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Photo du rédacteurFOUNAOU

REYNE CHARLY une tête pensante au service de l’arbitrage (Interview réalisée le 17 juillet 2021).

REYNE Charly, peux-tu te présenter en quelques mots ?


Je suis né à Bordeaux le 2 mars 1998 de l’union d’une famille française et belgo-allemande.

J’ai obtenu un baccalauréat littéraire en 2017 avant de poursuivre avec une licence d’histoire. Je suis actuellement en Master 2 à l’Université Bordeaux-Montaigne où j’étudie l’histoire ancienne grecque. Mon mémoire porte sur la Crète et les Crétois d’Homère à Théophraste, soit du VIIIe au IVe siècle avant Jésus-Christ. Il s’agit ainsi d’une étude exclusivement littéraire qui a pour vocation d’étudier les discours qui forgent l’identité attribuée des Crétois par les auteurs grecs. Un tel sujet me permet d’avoir recours à des concepts comme l’identité ou la construction imaginaire et littéraire issus pour la plupart de la sociologie. D’un point de vue personnel, il était important pour moi de pouvoir combiner mon amour pour l’histoire à l’immense intérêt que je porte pour la littérature et les sciences humaines (philosophie et sociologie tout particulièrement). Pour autant, je tente de rester nuancé et de toujours prendre du recul sur l’emploi de ces concepts dans mon travail ; je pense que l’analyse systémique a des limites auxquelles il faut rester attentif.


Quel est ton parcours footballistique ?


J’ai commencé à jouer au football vers l’âge de 9 ans en tant que gardien de but, tout en pratiquant d’autres sports comme le judo ou le cyclisme. Le football n’a jamais été une pratique exclusive. Puis à 17 ans j’ai définitivement arrêté d’y jouer en compétition officielle pour me concentrer uniquement sur le cyclisme qui a toujours été le sport que j’ai préféré.


Quel est ton rôle dans le club ?


Je suis arbitre officiel pour le club depuis 2016.


Pourquoi es-tu venu à l’arbitrage ?


Pour quatre raisons. Avant tout car j’aime le football ; pas forcément pour y jouer mais pour l’analyser et tenter de le comprendre. Je suis d’ailleurs passionné par les statistiques appliquées au football car elles offrent une bonne clé de compréhension des rencontres.

Deuxième raison ; l’arbitrage me permet de m’octroyer un interlude sportif dans ma semaine estudiantine.

Tertio car je me dirige vraisemblablement vers les métiers de l’enseignement et ce premier rapport avec des joueurs qui ont l’âge d’être lycées m’est très utile. Cela me permet d’avoir un premier contact avec le principe d’autorité.

Enfin, et c’est peut-être la moins reluisante des raisons susmentionnées : c’est un job étudiant relativement lucratif. L’arbitrage me permet de joindre l’utile à l’agréable.


Comment appréhendes-tu ton rôle d’arbitre ?


Pour revenir au principe d’autorité que j’évoquais précédemment, je pense qu’il faut agir avec mesure.

Je crois qu’on ne peut pas reproduire systématiquement une attitude et une façon d’arbitrer. Personnellement, j’essaye toujours d’appréhender au mieux l’ambiance d’avant-match, de voir à quel point je peux être proche des joueurs sur le terrain puis d’ajuster cette proximité au fur et à mesure de la rencontre afin de ne jamais perdre le fil.

Cela dit, beaucoup d’arbitres adoptent cette attitude, et quand tout est bien géré, les matchs sont un régal pour tout le monde.


Quelles sont les personnes qui t’ont marquées dans ta carrière (footballeur, arbitre) ?


Peu, j’ai toujours évolué en périphérie des groupes quand j’étais joueur. Je n’ai pas spécialement tissé des liens.

J’ai eu Jules Koundé en tant que défenseur central pour deux ou trois rencontres quand j’étais à La Brède. Ça me fait sourire aujourd’hui, mais on n’a jamais appris à se connaître, ni avec lui ni avec les autres joueurs. Je suis néanmoins très content pour lui.

En tant qu’arbitre, j’ai déjà plus de noms à citer. Tout d’abord, Christophe Guimard qui fut mon tuteur avec j’ai pu nouer des liens d’amitié. Ce fut une rencontre très inspirante ; car il pratique un arbitrage qui me parle beaucoup : juste, pondéré et novateur. C’est une vision de l’arbitrage parfois vivement critiquée. La critique est nécessaire, le débat aussi. La démocratie c’est le dissensus. Mais quand il s’agit d’attaques gratuites, comme j’ai pu l’entendre, ça n’apporte rien. Bref, les visionnaires doivent s’y accommoder. Ils sont incompris. Il y a également Jean-Marc Rassis, bien connu du club, qui est toujours de bons conseils, très bienveillant et compréhensif. Je lui dois beaucoup.


Quels sont tes modèles (joueurs, arbitres) ?


Je ne suis pas un grand admirateur des légendes du football. J’aime bien Zidane, comme beaucoup de Français et d’amateurs de foot, mais bizarrement les figures historiques ne m’intéressent pas tant que ça. Je préfère faire des projections sur les futures stars de demain. C’est ma source d’inspiration.

Je vais en citer trois maintenant, et on verra dans quelques années ce que ça donne :

Jacques Di Stasio, attaquant/milieu droit de 18 ans formé à Nice, il évolue actuellement à Cannes. Je pense qu’il peut faire quelque chose. J’estime qu’il sera un très bon joueur de Ligue 1, et j’espère qu’il pourra décrocher quelques sélections avec les Bleus.

Il y a aussi Malamine Efekele qui risque d’être un attaquant redoutable. Il a 16 ans mais est vraiment incroyable. Je pense qu’il sera aux côtés d’un Mbappe vieillissant d’ici quelques années.

Et enfin Jonathan Pitou, de l’OM, qui a aussi 16 ans. Un milieu offensif de grande classe selon moi.


As-tu un message à faire passer ?


« Audaces Fortuna juvat ».

Alors osez !



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